Poésie

Comme un champ de rocaille.

Roche noire.

  • Plaisirs fugaces comme un champ de sable sec.
  • Cœur où les gouttes de fraîcheur ne restent qu'en surface
  • et où toute profondeur reste inaccessible comme un champ de rocaille.
  • Jouer dans un pressoir pour tout loisir nu.
  • Ne pas savoir s'il y aura du nectar, ne pas savoir s'il sera jamais bu.
  • Entendre sans cesse la voix languissante des sirènes
  • et ne jamais pouvoir les voir, ne jamais pouvoir les étreindre.
  • Usure abrasive froide comme une fatalité.
  • Goutte de couleur qui soudain se brise dans l'océan,
  • à quoi bon s'évertuer à être différent, si tout vient à être dilué ?
  • Tristesse lourde comme des larmes en tungstène.
  • Contempler mille et une beautés grecques, et vouloir que la dernière s'anime,
  • comme Galathée après une secrète prière faite à la déesse qui apaise les cœurs.
  • Trembler en ne sachant, si l'on a ou pas, franchi la frontière
  • de la lumière à l'ombre, de la réalité au rêve.
  • Vouloir crier « à l'aide ! Ô reste à mes côtés ! »
  • et se trouver sans voix, comme pétrifié, brisé.
  • N'avoir même pas joué et avoir tout perdu.
  • Pleurer sur les débris d'un passé englouti.
  • Vivre en prison à vie et garder dans le cœur, au fond, profond, caché,
  • la trace d'une brûlure, à peine effleurée.

Samuel D'Olivier

22 août 2021.