Libération.
- Aspiré par l'ennui du monde
- comme une carpe dans un tourbillon
- j'aspire à sortir de l'onde,
- retourner au rivage du destin, grimper sur les ailes du dragon.
- Siégeant sur le monstre écumant de lave,
- J'irai combattre les démons envahissant mon cœur,
- Armé de mon stylet, j'envahirai les caves
- Où se terrent en tremblant les diablotins menteurs,
- J'écorcherai ces âmes, je transpercerai ces pleutres,
- Je dévasterai de flammes, et les murs et les tours,
- De toute forteresse infâme, où ces monstres se calfeutrent,
- J'irai libérer la femme, princesse aux mille atours,
- Enchaînée, seule et triste, croupissant au donjon,
- Étouffant de sanglots, meurtrie de désespoir,
- Je saisirai sa main, lui demanderai pardon,
- De l'avoir oubliée, de m'être laissé croire,
- Qu'elle avait trépassé, qu'elle n'était qu'illusion,
- Elle me dira : « Idiot ! l'homme est fait pour la guerre,
- Tu dois t'armer sitôt, et hurler comme un lion,
- Réveille ton esprit, et fais trembler ta terre,
- La poésie n'est pas un ruban, une fleur,
- Elle est brûlure de l'âme, énergie de conquête,
- Elle est appel violent, réveil de nos ardeurs,
- Elle est désir puissant, océan de tempêtes ! »
- Je la sortirai donc de son cachot sanglant,
- D'elle, j'apprendrai tout, et l'or et la poussière,
- Je la prendrai pour femme, deviendrai son amant,
- Elle sera mon élan, mon espoir, ma lumière.
- De ses lèvres de framboise, coulera le vin fou,
- De ses mains exsuderont, l'huile pour m'apaiser,
- Le lait d'inspiration, de ses seins fermes et doux,
- De sa chair en offrande, naîtra ma liberté.
Samuel D'Olivier
25 juin 2021.